Skis Rossignol BC 80 Positrack Randonnée Nordique > Skis
Note 4,0/5
Marque : Rossignol
Modèle : BC 80 Positrack
Réf : RHEWF20
Poids : 1740g
Dimensions : 166, 176, 186, 196 cm
Année : 2020
Prix indicatif : 269,00 €
Matériaux :
- Noyau en bois : robustesse et légèreté
- Semelle Positrack : optimise l’adhérence en montée et la glisse en descente. Semelle blanche. Ecailles en forme de tuile.
- Carres métalliques sur toutes la longueur des skis
- Cambre Rocker
Les skis Rossignol BC 80 Positrack sont des skis backcountry légers, robustes et profilés pour accompagner les randonneurs nordiques hors des traces.
Testé par
Note du test 4/5
Conditions de test
Je mesure légèrement plus de 1.80m, et pour cet essai j’ai glissé sur des skis Rossignol BC 80 Positrack en 186 cm. Je les ai testé avec des chaussures ALFA Guarde GTX sur des fixations Rottefella BackCountry Auto. Afin de me faire un avis le plus exhaustif possible, je n’ai pas hésité à me rendre en montagne sous des conditions de neige les plus variées possibles (neiges humides, sèches, givrées, avec ou sans une bonne cohésion), avec un large panel de profils de terrains. L’objectif était donc de tester leur efficacité durant la progression, soit la qualité de la retenue (avec et sans peaux de phoque) pour les montées, leur comportement pour les descentes, ainsi que le déroulé pour les traversées. J’ai fait en moyenne une sortie par semaine durant la saison avec ces skis.
La marque Rossignol a passé en revue l’intégralité des modèles de skis qu'elle propose concernant la pratique de la randonnée nordique. J’ai eu l’occasion de tester cet hiver les BC 80 Positrack sous un montage NNN BC Roteffela. Ayant une pratique de la randonnée nordique plutôt « alpine », avec une passion pour le télémark sur les descentes, j’ai pour habitude de skier avec la norme 75mm. Elle apporte une bonne rigidité ainsi qu’un bon maintien, essentiels lorsque l’on progresse sur des terrains relativement accidentés. Néanmoins, cette saison j’ai pu tester la norme NNN BC, un système de fixation qui peut aussi faire preuve de nombreux atouts.
Premièrement, la retenue est un critère essentiel concernant ce type de skis. Bien évidemment, son efficacité est variable selon la qualité de la neige. La manière de poser ses appuis aura aussi une grande influence sur cette efficacité. Globalement, sur les neiges dures, l’accroche sera moyenne. En revanche, lorsque la neige aura de la cohésion (qu’elle soit sèche ou humide) la retenue est bonne. Il m’est arrivé dans des neiges fraiches relativement humides de monter des pentes raides de front.
Pour remédier à ce souci de « qualité de neige», qui reste parfois aléatoire durant les sorties, il est nécessaire d’avoir une paire de peaux de phoque dans le sac à dos. Avec les peaux sous les skis, la retenue est assurée et permettra de passer les pentes raides. Rossignol a mis au point sur ces nouveaux modèles un système d’accroche des peaux sur les spatules. Durant mes sorties, il m’est arrivé que ce système se démette lorsque les skis se chevauchent dans la progression. Il faut donc veiller à bien clipper la peau. Ce système peut mettre en avant le « côté pratique » de ne pas avoir nécessairement besoin de déchausser les skis pour retirer les peaux.
Personnellement, j’ai tout de même une préférence pour les anneaux métalliques classiques. Ces skis sont d’une très grande légèreté. Montés avec des fixations NNN BC (ce qui est recommandé pour cette section), le plaisir d’évoluer en totale liberté est pleinement retrouvé.
Secondement, tout comme la retenue, la glisse est elle aussi très importante. Le fabricant a maintenu une goulotte pour permettre une meilleure évacuation de l’eau pour augmenter l’efficacité de la glisse. La semelle est blanche, il faut donc veiller régulièrement au fartage des skis puisque leur besoin en paraffine est nettement moins bien visible que sur des semelles sombres.
En descente, ces Rossignol BC 80 Positrack ont un très bon comportement malgré leur faible rayon, et cela quelque soit le style abordé (Alpin, Télémark, ou « sauve qui peut »). La qualité de neige reste aussi déterminante sur le plaisir que l’on peut éprouver à la descente, allant d’une bonne poudreuse où il est facile de skier, à la croute de regel cassante où l’on subit beaucoup plus les évènements. Mais pour cela, il en va de même avec tous les skis.
Pour ce test, j’ai eu des skis relativement longs qui restent tout de même plus délicats à manœuvrer pour les descentes et les terrains escarpés de manière plus générale. Il sera donc très important de bien se pencher sur le choix de la taille des skis si un randonneur souhaite investir. La taille des skis sera donc directement liée au type de terrain avec lequel le skieur a le plus d’affinité. Bien évidemment, des skis courts seront plus efficaces à manœuvrer dans les passages escarpés et faciliteront le déclanchement pour les virages. Les skis longs auront une meilleure portance pour les neiges profondes et permettront de gagner en efficacité dans les grandes traversées.
Pour trouver un bon équilibre entre glisse et accroche, ces skis ont un galbe très marqué. Pesant 70kg, ces Rossignol BC 80 Positrack m’ont apporté une super glisse. Pour avoir plus d’accroche, dans les montées (sans peaux), une taille inférieure aurait été plus appropriée. Il est encore une fois important de regarder la taille des skis, mais par rapport au poids du skieur. Afin de bénéficier de la meilleure retenue possible, les skieurs légers pourront s’orienter d’avantage vers des skis courts, où il sera plus facile de contraindre le ski pour avoir de l’accroche. Un skieur plus lourd perdrait en glisse sur des skis courts due aux frottements trop important des écailles, par conséquent des skis plus longs seraient plus adaptés.
La nouvelle construction proposée par Rossignol offre à ces skis une plus grande légèreté. J’ai remarqué que la spatule (zone du ski où la marque a fait un gros travail) est très souple, avec la prise en forme d’un léger rockeur. Il s’agit de caractéristiques qui sont de plus en plus mises en avant par de nombreux fabricants. Cette souplesse avec le rockeur, permet aux Rossignol BC 80 Positrack de déjauger plus facilement, ainsi que de faciliter la progression dans le microrelief. Cependant, je trouve que cette souplesse fait perdre de la nervosité aux skis, et donc engendre une perte de réactivité dans les descentes techniques. Comme sur beaucoup de skis de backcountry, la présence des carres acier fait preuve d’un atout considérable. Elles garantissent une très bonne accroche dans les devers.
Points faibles
- Manque de nervosité
- Spatule très/trop souple
- Robustesse à vérifier dans le temps
Points forts
- Légèreté
- Une bonne glisse
- Accroche des carres en acier
- Une petite spatule en « rockeur »
Conclusion
Ces skis Rossignol BC 80 Positrack semblent répondre directement aux constructions modernes, telles qu’elles sont menées pour les skis de randonnée alpine, pratique qui connait aujourd’hui une pleine explosion du nombre de pratiquants. Ils allient donc la légèreté et une bonne skiabilité. L’habitude est de décrier « légèreté, faut ami de durabilité », ce qui n’est pas toujours vrai (ou presque!). J’avoue ne pas arriver à avoir un véritable avis tranché concernant la robustesse de ces skis, je reste relativement perplexe.
Par cette construction, je trouve que ce modèle peut correspondre à un large panel de profils de skieurs, allant de celui qui se lance dans la pratique, à celui dont les années passées à skier ne sont plus comptées. Je confirme que le choix de la taille sera très important si l’on souhaite investir. Un choix sera à faire entre « plus d’accroche », « plus de glisse », « plus de skiabilité », ou « plus de portance ». Cela dépendra uniquement des envies du skieur. Il faut savoir que des skis relativement étroits (qui ont moins, voir pas de rayon) seront plus difficiles à manœuvrer que des skis plus larges et plus stables (qui peuvent avoir un rayon bien plus important).
Finalement, j’ai pris un véritable plaisir à skier sur ces Rossignol BC 80 Positrack. Ils ne m’ont pas empêché de faire les itinéraires que j’ai l’habitude de réaliser en montagne, même si des chutes ont été au rendez-vous, et c’est normal !