Skis Rossignol BC 100 Positrack Randonnée Nordique > Skis
Note 4,5/5
Marque : Rossignol
Modèle : BC 100 Positrack
Réf : RHIWC16
Poids : 180 cm : 2000 g
Dimensions : ligne de cotes : 100-80-90 mm Tailles : 160, 170, 180, 190 cm
Année : 2019
Prix indicatif : 299,00 €
Matériaux :
- Noyau en bois : robustesse et légèreté
- Semelle Positrack : optimise l’adhérence en montée et la glisse en descente. Semelle blanche. Ecailles en forme de tuile.
- Carres métalliques sur toutes la longueur des skis
- Cambre Rocker
- Plateforme large : pour une flottaison maximale en poudre et offrant une stabilité optimale.
La combinaison des Rossignol BC 100 et des Rottefella STC associe deux nouveautés de la saison 19/20. Ces deux vénérables fabricants sont emblématiques de la planète ski. A n'en pas douter, l'un et l'autre s'efforcent d'être en phase avec les pratiques actuelles du ski de randonnée nordique. Pratiques relativement nouvelles qui couvrent un large spectre allant de la balade hors-trace sur terrain plat, jusqu'au telemark léger en configuration pré-alpine et en passant par l'itinérance.
Testé par
Note du test 5/5
Conditions de test
Sorties à la journée sur le Jura essentiellement sur neige dure ou poudreuse et sur des terrains vallonnés jusqu'à pré-alpins. Le matériel a également servi pour une itinérance de 8 jours avec pulka dans le parc national du Dovrefjell en Norvège.
Les skis testés mesurent 180 cm. Ils sont équipés de fixations Rottefella Super Telemark Cable (STC). Les chaussures utilisées avec ce matériel sont des Alico Double et des Crispi Svartisen.
Un ensemble skis/fixations destiné à un usage résolument polyvalent.
La combinaison des skis Rossignol BC 100 Positrack et des fixations Rottefella Câble (STC) associe deux nouveautés de la saison 19/20. Ces deux vénérables fabricants sont emblématiques de la planète ski. A n'en pas douter, l'un et l'autre s'efforcent d'être en phase avec les pratiques actuelles du ski de randonnée nordique. Pratiques relativement nouvelles qui couvrent un large spectre allant de la balade hors-trace sur terrain plat, jusqu'au telemark léger en configuration pré-alpine et en passant par l'itinérance.
Rossignol, fort de son expérience longue de 113 ans, a refondu sa gamme BC et propose 5 modèles aux lignes de cotes très variées (de 59 à 12O mm).
Une gamme BC 19/20 relookée et refondue.
Rottefella, marque quasi centenaire, fait un retour sur les fondamentaux qui ont fait son succès et sa réputation. Les nostalgiques de la Riva 3 et de la Chili sauront apprécier ! Avec la Super telemark à câble, le principe indémodable de la norme 75 reposant sur un chaussage rapide et un maintien puissant, reste le même : Le bec à l'avant de la chaussure vient s'ajuster sur les 3 pins de la fixation alors qu'une trappe réglable sur 3 niveaux, permet de maintenir en la chaussure dans l'étrier (d'où le nom de Rottefella qui signifie littéralement « the Rat Trap »).
Une norme qui a largement fait ses preuves.
Un câble à ressort (dont la tension est réglable) vient se mettre en appui au niveau du talon de la chaussure grâce à un levier plastique. Simple et rapide à mettre en œuvre, il permet d'améliorer le maintien latéral des chaussures dans le but d’augmenter le contrôle des skis.
Un ensemble compact et fiable.
Ces câbles à ressort sont toutefois amovibles pour les irréductibles du talon 100% libre.
La fixation en aluminium épais et durable avec rivets en acier inoxydable, dépouillée à l'extrême est robuste et particulièrement durable.
Un système à câbles amovibles.
En combinant des BC 100 à ces Super telemark à cable, on obtient un ensemble très cohérent et très souple d'utilisation. Lignes de côte, silhouette et structure des BC 100 combinées à ces norme 75, sont à priori dédiées aux pentes pré-alpines ou aux reliefs plus pentus que vallonnés. Et pourtant, à l'usage, il s'avère que cet ensemble skis/fixations a un répertoire d'utilisations bien plus large.
Un vaste spectre d'utilisation.
En montée
Les semelles sont en partie recouvertes du système anti-recul Positrack, constitué d'écailles thermoformées arrondies et en forme de tuile. Axée au niveau du patin, la zone des écailles couvre environ les 3/4 du ski et permet une accroche efficace et un bon rendement en montée. Il n'est pas nécessaire de revenir sur le fait que les écailles peuvent vite arriver en limite de compétences en fonction des qualités de neige (trop pulvérulente ou trop dure) ou d'un trop fort pourcentage de pente. D'une manière générale avec les BC 100, les dénivelés positifs, qu'ils soient micros reliefs ou pentes pré-alpines, sont avalés assez aisément pour peu que les techniques propres à la randonnée nordique soient maîtrisées (assurer l'ancrage des écailles par un bon positionnement du bassin que l'on combine à une poussée des bras et des appuis sur l'avant des pieds ou encore progresser en tirant des bords tout en s'adaptant aux lignes du terrain etc...).
Les écailles Positrack.
Les lignes de cotes des BC 100 l'inscrivent plutôt dans le registre des skis larges. La portance est donc réelle sans pour autant avoir la sensation de manipuler des skis trop patauds et trop encombrants. Sa structure allégée en nid-d'abeilles lui permet d'afficher quasiment 500 g. de moins que ces concurrents directes des autres marques. Les BC 100 permettent de faire la trace en neige profonde tout en restant stables, accrocheurs et maniables en neige dure.
Un ski maniable, à l'aise en descente.
Pour ce qui est de l'utilisation des peaux et pour remédier à la faiblesse des écailles dans certains contextes, Rossignol a équipé sa série Back Country d'un nouveau dispositif qui lui est propre : une encoche au bout de la spatule permet d'installer la peau de phoque L2 Skin (vendue séparément). Il suffit d'ajuster dans cette encoche l'embout plastique situé à l'avant des peaux (constituées de 65% de Nylon pour la résistance à l'abrasion et de 35% de mohair pour améliorer le coefficient de glisse) puis de dérouler/coller l'ensemble de la peau sur la semelle. Les peaux L2 Skin ne recouvrent pas totalement la semelle. Elles ne disposent également pas de talonnette permettant de les fixer à l'arrière du ski et éviter tout décollement intempestif souvent lié au froid, à l'humidité ou aux « peautage/dépeautage » répétés.
Les peaux L2 Skin adaptées au BC 100.
Visuellement, le dispositif d'accroche des L2 skin est un peu déroutant. Au premier abord, il paraît un peu grossier et peu « intégré ». Cet embout plastique laisse même planer quelques doutes quant à sa durabilité. Malgré ces à priori très subjectifs, il faut bien reconnaître que les L2 Skin ont remplis leur fonction sans faillir pendant la période de test. A confirmer sur la durée.
Le système de fixations des L2 Skin.
Un sytème pas vraiment "intégré".
Par ailleurs, le dispositif L2 Skin n'empêche pas les BC 100 d'être compatibles avec des peaux intégrales traditionnelles, équipées d'une boucle métallique à l'avant et d'une talonnière à l'arrière.
En montée, les fixations Rottefella STC apportent parfaitement leur contribution à l'ensemble. Légères, robustes et dépourvues de fioriture, elles assurent un bon contrôle des skis. On peut tout à fait escamoter les câbles pour gagner un peu en fluidité au niveau du pas glissé et s'affranchir de leur tension.
Un étrier efficace dans le transfert d'effort et le contrôle des skis.
En descente
Les BC 100 se situent parmi les modèles les plus larges proposés par Rossignol en randonnée nordique. En complément de leurs lignes de cotes orientées descente, le fabricant a affiné d'autres paramètres pour en faire des skis très ludiques :
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Un léger rocker en spatule et une structure allégée en nid-d'abeilles (comme sur la gamme de ski de freeride alpin), permettent aux skis rendus plus maniables de tourner facilement et de bien déjauger en neige poudreuse. Le rocker avant légèrement plus relevée au moment de mettre la pression sur le cambre du ski, fait ressortir la spatule en neige poudreuse mais réduit également la prise de carre en contact avec la neige quand le ski est incliné, facilitant ainsi le déclenchement de virage.
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Leur structure améliore le comportement des skis en les rendant bien flexibles notamment aux extrémités. Les skis s'adaptent avec souplesse aux irrégularités du terrain, tout en bénéficiant d'une bonne résistance en torsion et en conservant un aspect bien directeur dans les trajectoires.
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Des carres en acier sur toute la longueur des skis renforcent leur accroche et leur contrôle quand les conditions de neige l'exigent.
Un léger rocker.
Des carres en acier sur toute la longueur.
Sur le terrain et notamment en telemark, la maniabilité, la portance, la stabilité en virage des BC 100 sont très bonnes. Leurs caractéristiques de structure et leur silhouette en font un ski joueur, vif et agréable en descente. Les conditions de prédilection des BC 100 restant bien évidement les neiges plutôt froides ou souples. Il n'en reste pas moins qu'avec l'appui de ses carres métalliques sur toute la longueur, l'accroche en neige dure est assez bonne et on peut en tirer des virages telemark aussi élégants qu'agréables.
Ces skis tolérants, souples et dociles doivent permettre aux pratiquants débutants de se sentir assez vite à l'aise, d'avoir rapidement de bonnes sensations et une réelle assurance. Pour les pratiques plus exigeantes, les BC 100 ne s'en laisse pas compter. On peut les faire virer vite et serré, enchaîner des génuflexions sûres et stables dans des pentes nordiques ou pré-alpines.
Il est toutefois fort à parier que la souplesse des BC 100 qui donne une sensation de flottement, presque d'appuis fuyants, pourront gêner certains skieurs habitués à des skis plus fermes et aux appuis plus francs.
Des skis au comportement très souple.
Avec les Rottefella STC, on peut davantage assurer la descente en utilisant les câbles à ressort qui s'ajustent sur l'arrière des chaussures avec un système de verrouillage simple et efficace. Simples à installer/désinstaller (crochets tournés vers le haut pour faciliter la manipulation), ils augmentent sensiblement le maintient latéral et donc le contrôle des skis. Sans être essentiels, ils peuvent apporter un surcroit d'assurance pour les skieurs les moins aguerris ou plus d'efficacité en neige difficile à skier pour les autres pratiquants.
Un ensemble ski/fixation au comportement tolérant encore accru par des chaussures rigides.
Les plaques de rehausse (vendues en option) surélèvent les étriers pour éviter que leurs bords touchent la neige lors de virages appuyés. Elles permettent également un transfert plus fin des appuis en facilitant l'amplitude des prises d'angle. Les Rotteffela STC appartiennent donc bel et bien à la gamme des fixations à tout à faire, adaptées aussi bien aux itinéraires nordiques qui n'exigent qu'une marche glissée, qu'aux versants pré-alpins dédiés au telemark léger.
Des fixations à câbles-ressorts amovibles et plaques de rehausse pour plus d'assurance en descente.
En terrain plat à vallonné
Compromis plutôt réussi entre portance et propulsion tout en s'avérant stables, directeurs et maniables, les BC 100 sont également à l'aise sur des itinéraires plus plats ou faux-plats. Ils pourront bien sûr y donner toute leur mesure si ces itinéraires sont agrémentés de parties vallonnées ou de quelques sommets...
Il n'empêche qu'en neige poudreuse ou profonde, le ski y « coule » moins qu'un ski étroit. Sans vouloir rivaliser avec un ski aux lignes de cotes plus fines, le pas en marche glissée est assez fluide, alors qu'en neige plus dure il est tout à fait possible d'impulser une progression en pas alternatif plutôt efficace. En effet, la silhouette des BC 100 est marquée par un cambre nordique très prononcé, ce qu'il lui confère une bonne propulsion et améliore son coefficient de glisse.
Un cambre nordique bien prononcé pour plus d'efficacité dans la marche glissée.
La traction d'une pulka ou le port d'un sac à dos pour une itinérance se fait, grâce aux lignes de cote généreuses, avec des appuis stables. L'équilibre du skieur est rendu plus sûr et la chaîne cheville-genou-hanche moins sollicitée.
Légères, fiables, robustes et compatibles avec la marche glissée tout en assurant une excellente interface chaussures/skis, les Rotteffela STC viennent renforcer le compromis en terme de pratiques et d'utilisations que les BC 100 proposent.
Points faibles
BC 100 :
- Une souplesse de structure qui peut dérouter certains skieurs plus à l'aise avec des skis plus fermes.
- Une polyvalence que certains pratiquants traduiront par « bon partout mais le meilleur nul part ».
Rottefella STC :
- Leur prix
Points forts
BC 100 :
- Sa polyvalence : bon descendeur aussi sûr que performant, accroche efficace des écailles en terrain vallonné et rendement plus qu'honorable en traversée.
- Une sérigraphie sobre, soignée et élégante.
Rottefella Câble :
- Leur polyvalence dans un spectre d'utilisations qui colle à celui des BC 100.
- Leur simplicité de fonctionnement.
- Leur robustesse et leur fiabilité.
Conclusion
Cette combinaison de matériel offre un compromis très abouti entre le ski de traversée et le telemark léger. Pour en profiter pleinement, il importe de l'associer avec des chaussures semi-rigides (telles que les Crispi Svartisen ou les Alico Double). Combinés avec des coques plastique, la vélocité, la fluidité et la vivacité qui caractérise l'ensemble s'en trouve lourdement amoindries, notamment en traversée ou en terrain vallonné. À l'inverse, avec des chaussures trop souples le transfert d'effort sera insuffisant, le maintien trop lâche pour vraiment tirer profit des capacités de ce matériel.
Polyvalent et capable d'être à l'aise sans rougir sur des profils d'itinéraires variés, cet ensemble devrait satisfaire les pratiquants en quête de matériels « bon à tout faire ». Dans le cadre de ce test, les BC 100 montés avec des Rottefella Cable STC se sont adaptés avec brio à des conditions d'utilisation très différentes et ont parfaitement joué leur rôle de matériel passe-partout. Bien adapté aux combes, aux pentes douces ou aux versants pré-alpins jurassiens, ce matériel s'est également révélé très efficace pour la traction d'une pulka, tout en cheminant par les cols et les vallées du Dovrefjell.