Fischer BCX Transnordic 75 Randonnée Nordique > Chaussures
Note 4,0/5
Marque : Fischer
Modèle : BCX Transnordic 75 Waterproof
Réf : S37721
Couleur : noir
Poids : 2154 g / 42
Dimensions : 36 - 49
Année : 2021
Matériaux :
- Membrane Triple F : assure un confort idéal en gardant la chaussure sèche, chaude et respirante.
- Cuir naturel véritable traité placé sur la partie haute de la chaussure.
- Semelle Vibram 75mm
Les spécificités principales des BCX Transnordic 75 résident dans une tige haute qui assure un bon maintien de la cheville, des matériaux et une conception qui visent une bonne protection thermique, des capacités hydrofuges, un compromis réussi entre rigidité pour une conduite efficace des skis et fluidité de la marche glissée.
Testé par
Note du test 4/5
Conditions de test
Sorties à la journée sur le Jura pour des traversées ou en telemark léger avec des Rossignol BC100 et des Fischer S-bound 98 ou 112.
Fischer présente les BCX Transnordic 75 comme le modèle le plus abouti de sa gamme de chaussures dédiées au ski de randonnée nordique. Le fabricant autrichien a repris la base de la BCX 675 pour en faire évoluer le reste de la chaussure. La volonté affichée a été de proposer un modèle aux performances thermiques améliorées, plus étanche et offrant un bon maintien de la cheville.
Un modèle très typé SRN
Déclinée en norme 75 et en NNN BC, la Transnordic est faite d'un assemblage de différents matériaux répondant chacun à une fonctionnalité bien précise. Dans les grandes lignes on peut retenir, une semelle Vibram pour une bonne accroche couplée à une base plastique moulée robuste et durable ; une membrane déperlante et respirante pour protéger de l'humidité extérieure et évacuer celle liée à la condensation ; une doublure en laine pour une meilleure protection thermique ; des renforts aux talons et à la pointe des pieds pour rigidifier la chaussure ; enfin, des empiècements en cuir pour profiter des propriétés déperlantes et durables de ce matériau.
Une combinaison de différents matériaux
A ce titre, les amateurs du cuir pleine fleur italien ou du cousu norvégien, devront passer leur chemin ! Au toucher et d'aspect, le cuir utilisé sur les Transnordic, est loin de la qualité que l'on trouve chez les fabricants transalpins ou scandinaves. Le recul concernant ce modèle présent sur le marché depuis cet hiver, n'est pas assez important pour juger de la longévité du cuir utilisé. Cependant, certains mauvais esprits diront qu'il vaut probablement mieux des matériaux synthétiques de bonne facture plutôt qu'un cuir de médiocre qualité dont la fonction est du coup, plus marketing que technique... Mais peut-être que sur ce point, les Transnordic sauront nous surprendre au fil des saisons à venir.
Un cuir de qualité médiocre
Par ailleurs, cette saison hivernale a été globalement anticyclonique, marquée par de faibles précipitations, peu humide et assez froide. Les performances hydrofuges des Transnordic n'ont donc pas pu être réellement éprouvées. Par contre, la protection thermique assurée par la doublure en laine, a pu être mise à contribution et jugée comme réelle. A contrario, en toute fin de saison, lors des sorties effectuées par des températures printanières, les Transnordic ont été trop chaudes. En plus de l'inconfort lié à la surchauffe, l'humidité résiduelle produite ne s'est évacuée que partiellement, montrant (comme souvent et indépendamment des fabricants) les limites des membranes respirantes.
De bonnes performances thermiques
Le temps de séchage, malgré la surépaisseur de la doublure thermique, est bon et permet de récupérer les chaussures assez vite entre deux sorties.
Une des caractéristiques notables de la Transnordic est sa silhouette à la tige droite et haute. En plus d'assurer un bon maintien de la cheville, elle limite les déperditions de chaleur et garantit contre d'éventuelles entrées de neige. Certain.e.s utilisatrices/utilisateurs pourraient peut-être trouver que le passage du pied dans cette tige haute est un peu laborieux, assez contraignant puisque nécessitant une ample extension du pied. Le chaussage pourrait être rendu pour certain.e.s passablement inconfortable.
Une tige haute et droite
Concernant les finitions, on a là un modèle conçu par une marque expérimentée. Fischer connait son affaire, même si le fabricant ne peut pas se targuer d'être exclusivement un chausseur. Si la conception de la Transnordic « tient bien debout », les finitions ne sont pas en reste. Les collages, les coutures, les coupes et les ajustements sont/semblent de qualité. Là aussi, l'appréciation doit être confirmée à l'usage au fil des saisons. A plus forte raison quand l'on sait que Fischer a eu, il y a quelques saisons en arrière, des déboires avec la qualité des collages sur un modèle apparenté, les BCX 875. En étant positif, on ne peut qu'imaginer que le fabricant en a tiré toutes les leçons, au grand bénéfice des utilisateurs !
Un modèle aux finitions soignées
Au niveau de l'accesoirisation, Fischer propose le minimum syndical. Une fois écartée la sangle velcro à l'arrière de la chaussure qui confine au gadget, on relèvera sans surprise un oeillet pour ajuster d'éventuelles guêtres, une sangle cousue en partie haute et arrière de la tige pour faciliter le chaussage. Les passants de lacets et les crochets en plastique peuvent faire un peu tiquer et faire suspecter une accesoirisation négligée, voire « cheap ». Pourtant, les lacets y glissent très bien ce qui permet d'obtenir facilement la tension souhaitée. Le rivetage (métallique lui) semble assurer une bonne robustesse à l'ensemble.
Un sangle gadget
Un oeillet de guêtre
Une sangle pour faciliter le chauffage
Une fois la tige passée et le laçage ajusté, on a de prime abord une sensation de confort un peu raide et sommaire. La sensation au niveau de la plante des pieds est assez dure. Pour l'ensemble du pied, le ressenti est des plus spartiates. Il est malgré tout incontestable que, pendant cette saison de tests, les divers rembourrages intérieurs ont empêché le développement de zone de friction ou de point de compression. Par ailleurs, lors des premières sorties, il n'a pas été nécessaire de « faire » les chaussures testées à mes pieds. Au final, sans être synonyme de réel confort, la rusticité du chaussant des Transnordic a fini par se faire oublier (ou accepter?) et ces chaussures ont été tout à fait portables même sur des sorties longues à très longues.
Un chaussant un peu raide et un confort presque sommaire
Pour ce qui est du comportement des Transnordics, il convient de revenir sur une de leurs spécificités : la tige haute et droite. Pour la conduite des skis sur des profils propres à la moyenne montagne (combes, pré-bois, versants débonnaires, crêtes douces...), cette tige assure un assez bon maintien de la cheville dans les mouvements rotatifs, sans entraver la flexion du pied et la fluidité de la marche glissée. Les renforcements disposés au talon et à la pointe de la chaussure contribuent eux aussi à la relative rigidité de la Transnordic.
Sur ces profils de sorties qui sont apparus comme le domaine de prédilection de la Transnordic, elle s'est révélée, être une chaussure relativement compacte, bien directrice, plutôt résistante à la torsion et à l'écrasement, permettant une conduite efficace des skis.
Une chaussure dédiée aux profils de sorties plutôt doux
Les Transnordic testées ont également été utilisées sur des profils plus spécifiquement pré-alpins. Il s'avère qu'elles ont atteint-là leurs limites de compétences. Confrontées à des appuis nettement plus exigeants, des torsions plus prononcées et des écrasements plus contraignants, les capacités techniques, le maintien, la rigidité des Transnordic ont été dépassés. La conduite des skis en telemark y est devenue nettement plus approximative, moins performante et assez flottante.
Bien évidement, il ne s'agit pas de comparer le comportement des Transnordic, qui renvoie à la catégorie des modèles dépourvus de système de serrage par sangles micrométriques ou par système BOA, avec celui des chaussures qui en sont équipées.
Il convient de choisir les Transnordic en connaissant les limites des réglages et du maintien uniquement par lacets : une homogénéité parfois relative et une stabilité dans la durée qui peut être partielle.
Une fois ces limites posées, on notera, comme indiqué plus haut, que les lacets glissent très bien dans les passants, que le nombre et le positionnement des crochets sont efficaces, que le chaussant n'offre pas de résistance au laçage et que la chaussure se met bien en place autour du pied.
Des passants et des crochets pour un laçage efficace
La Transnordic affiche donc l'essentiel des comportements et des spécificités techniques nécessaires aux profils plats et aux dénivelés plutôt doux.
Une chaussure qui trouve ses limites dans le telemark léger
Points faibles
Une qualité de cuir médiocre
Points forts
Des performances thermiques
Un compromis entre maintien de la cheville et souplesse de la flexion du pied
Un assez bon rapport qualité prix
Conclusion
Sans pouvoir revendiqué le statut de modèle haut de gamme, de chaussure techniquement pointue et capable de couvrir un large spectre de pratiques SRN, les BCX Transnordic 75 ne déméritent pas dans leur domaine de compétences.
Chaudes, d'aspect robuste, assez performantes dans le transfert des appuis pour une conduite efficace des skis sur profils doux, de bonne facture et élaborées avec des matériaux à priori de qualité, les BCX Transnordic 75 tiennent bien leur rang. Pour peu que l'on ne soit pas trop ambitieux quant à leurs limites et performances techniques, ces chaussures correspondent parfaitement à une pratique du SRN qui se limite à des sorties hors des profils pré-alpins.