Raid nordique à skis & Expéditions
Faire sa trace au cœur de la nature. L’itinérance est formidable pour découvrir les territoires et les gens qui les composent.
Partir, c’est l’assurance de vivre une expérience unique. L’idée, derrière ce mot, est de « partir » à la découverte du milieu et des autres. On abandonne son quotidien pour voir l’ailleurs. Certains partent seuls pour vivre une aventure, d’autres la vivent en famille ou accompagnés par un professionnel. Le ski de randonnée nordique est un formidable moyen d’exploration, de découverte et de partage. Partir en raid nordique ne signifie pas nécessairement « aller aux confins du monde ». L’aventure et le dépaysement sont totalement possibles aux portes de la cité.
Il suffit de vivre une expérience dans un massif proche pour reconnaître que les rencontres, les émotions et les paysages sont tout aussi forts, captivants, riches que ceux qu’on pourrait ressentir à l’autre bout de la planète. Nos territoires recèlent de véritables richesses qui s’offrent à nous, que l’on doit mettre en valeur et respecter.
Définition : Le raid nordique est une randonnée à ski qui se prolonge au-delà de la journée.
Il se déroule en terrain enneigé sur plusieurs jours, une semaine ou même plus. Le randonneur à skis passe ses nuitées dans des refuges ou en bivouac hivernal. Le raid est plus exigeant que la pratique du ski à la journée. Il suppose que les participants aient une bonne forme physique et une technique à skis adaptable à tous types de terrains. Avant de s’aventurer dans une telle aventure, il faudra avoir étudié le terrain et l’itinéraire, préparer l’équipement, prévu la logistique (transport, hébergement, communication).
Destination : Le raid nordique se pratique dans les massifs français et à l’étranger.
De nombreux terrains montagneux se prêtent au raid. Quelques idées :
- En France : le Vercors, Le Jura, le Massif Central…
- En Suède : le Sarek, le Padjelanta, le Jämtland et le Kebnekaise…
- En Norvège : le Hardangervidda, Jotunheimen, Setesdal…
- En Finlande : La région du lac Inari, le massif du Saariselkä…
Quelques randonneurs pratiquent le ski d’aventure en Terre de Baffin (Canada), au Spitzberg (Archipel du Svalbard), et au Groenland.
Le raid s’arrête là où l’expédition polaire commence.
La dureté du climat, la durée de l’aventure, les dangers sont objectivement beaucoup plus importants lors d’une expédition polaire.
Par exemple, la traversée de la calotte glaciaire du Groenland ne peut plus être considérée comme un raid nordique mais comme une véritable expédition. Le choix de la destination dépend des envies et des possibilités des participants. Réaliser une traversée au-delà du cercle polaire arctique n’exige pas la même préparation que de traverser un massif français. Le climat, l’éloignement, la langue et la logistique rendent les conditions plus sévères. Durée : Elle est fonction : des envies, du temps disponible, des conditions financières, du niveau de ski et des capacités physiques.
Pour débuter dans cette pratique d’itinérance, quelques jours suffisent.
Une durée de 4/5 jours est largement suffisante pour une première expérience. A raison d’une vingtaine de kilomètres par jour, on peut prévoir de parcourir une centaine de kilomètres en une semaine. Cela correspond bien souvent à la traversée d’un massif français.
L'itinéraire : Avant de partir, il faut étudier scrupuleusement l’itinéraire afin de valider : les distances et les dénivelés par jour, les lieux de bivouac, les possibilités de ravitaillement, les moyens de transports pour accéder aux points de départ et d’arrivée, les possibilités de repli en cas d’urgence ou de temps défavorable à la progression, le poids à emporter : une évidence, plus l’aventure est longue et plus il faut emporter d’équipement dans votre sac ou sur votre traîneau.
A partir d’un certain seuil, c’est la nourriture qui est la plus lourde. C’est elle qui limitera votre aventure. L’étude du parcours se fait à partir de cartes géographiques. Certains pays ne possèdent pas de cartes à l’échelle 1 :25000 mais au 1 :50 000, voire au 1 :100 000.
Imaginer un itinéraire demande de l’expérience.
L’idéal pour débuter est de se faire aider par une personne expérimentée ou de partir avec un professionnel. Il existe en Scandinavie des itinéraires balisés, non tracés, qui relient les refuges entre eux. Ce balisage permet d’évoluer plus sereinement, ce qui est fort utile par mauvais temps.
Le portail www.skirandonnenordique.com, donne des idées d’itinéraires au long cours, vous permettant de préparer une aventure. Ces topos doivent être complétés par une étude approfondie des cartes. La maîtrise de l’orientation et la connaissance de la montagne en hiver sont obligatoires pour celui qui souhaite s’aventurer sur le terrain. L’étude de l’itinéraire peut être optimisée à l’aide de logiciels et des portails IGN et Google Earth.
Précautions : Le raid nordique est une activité exigeante et suppose une certaine expérience. L’idéal pour ces premières randonnées est de se joindre à un raid organisé par un professionnel.
Vous trouverez une sélection dans l'annuaire des professionnels.
Pour pratiquer la randonnée nordique, il faut avoir des notions techniques dans trois domaines : le ski, la randonnée et la vie de la montagne hivernale.
L'hébergement :
Le choix de l’hébergement sera fonction de l’envie des participants et de l’existence, ou non, de refuges. De rares personnes pratiquent le bivouac hivernal (sous tente). Il constitue une expérience unique pour profiter de la nature ! En France et dans les pays Scandinaves de nombreux refuges vous permettront de passer la nuit.
Se rendre sur place :
Le raid nordique se réalise en aller/retour, en boucle ou en traversée. Il n’est pas toujours aisé de se rendre sur le lieu de départ ou de quitter le massif. Pour des raisons évidentes, il est préférable d’utiliser les transports en commun. En France, nos massifs sont souvent desservis par un service de bus. Pour l’étranger, on doit réserver un vol pour se rendre dans le pays. Il est important de notifier à la compagnie aérienne la surcharge de matériel : ski + pulka… Internet permet de connaître les horaires d’avions, de bus, de trains s’ils existent et de réserver le transport à l’avance.
L'équipement : un élément essentiel dans la réussite de votre aventure.
L’ensemble : skis – fixations – chaussures. Ce matériel doit être adapté au type de terrain traversé. Le matériel doit être robuste pour résister aux conditions climatiques et aux sollicitations du skieur. Nuits en refuge / bivouac hivernal Pour les nuitées en refuge, il suffit bien souvent d’une popote, d’un duvet et d’un matelas. Le bivouac hivernal est plus exigeant. Il faut alors s’équiper d’une tente « 4 saisons », d’un duvet très chaud et d’un matelas de qualité ainsi que du petit matériel de camping. Le matériel utilisé l’hiver doit être solide. Il est impératif de le tester avant le départ. Le randonneur à ski doit parfaitement connaître les instructions de montage de la tente, la notice de démontage du réchaud….
L’équipement pour lutter contre le froid. Les vêtements permettent de lutter contre les déperditions de chaleur. Les textiles techniques et particulièrement ceux en laine Mérinos permettent de lutter contre le froid. Exemple d’habillement en raid (de haut en bas) : Bonnet chaud, 1 er sous-vêtement à manches longues, 2nd sous-vêtement à manches longues (plus épais), Veste Soft Shell, Veste de protection type Gore-Tex, Doudoune utile pour les arrêts ou le bivouac, Sous pantalon chaud, Pantalon de protection type Gore-Tex, Chaussettes montantes et chaudes, Gants ou moufles. Sur-chausse pour le bivouac hivernal.
Retrouvez dans la rubrique « matériel » l’ensemble de nos tests utiles au raid nordique.
En faisant votre paquetage, assurez-vous d’emporter l’indispensable. Le poids est un facteur de ralentissement et de fatigue lors de la progression. Lors d’expéditions ou de raids au long cours, il est fort utile de peser l’ensemble de l’équipement afin de vérifier le poids final à porter ou à tracter. Le portage : Le sac à dos est le système le plus courant pour transporter le matériel. Il peut rapidement peser 25 kg et plus. Dans ce cas, il est préférable d’opter pour le transport par pulka. Consultez notre dossier spécial "comment remplir son sac à dos ?" Elle peut paraître impossible pour certain pour des raisons évidentes : le froid, la neige et le vent…
Nous vous proposons de découvrir ici quelques idées permettant de progresser plus facilement lors d’un raid en ski de randonnée nordique. Il est possible d’améliorer son quotidien avec des gestes simples et ceci pour des raids d’une journée ou plus.
Comment faire une halte en terrain enneigé ?
Une simple halte par mauvais temps n’est pas forcément chose facile. Le vent peut obliger la mise en place de protections. Cette période de détente permet de se reposer, de manger et de boire. Elle, a souvent lieu à la mi-journée. Lors de raids plus engagés, les poses peuvent se multiplier dans la journée. Il n’y a pas une « grande pose », mais plusieurs « micros » arrêts permettant de manger une barre et de s’hydrater.
Pour optimiser au mieux ce moment revigorant, véritable temps de récupération, il peut être intéressant suivant la direction du vent de tailler une banquette dans la neige. Pour ce faire, repérer un coin calme, loin de toute zone turbulence. Creuser en forme de siège la neige : Creuser un espace pour les pieds, tasser la plateforme pour vous assoir. Placer les skis à l’envers sur la plateforme et les disposer parallèlement. S’asseoir sur les skis. Les skis servent aussi de support pour cuisiner. Dresser un mur de neige pour vous couper du vent. Faire cette installation si possible en face du soleil ! Cette solution à le mérite de protéger du vent et de profiter pleinement de la nature environnante. Elle n’est envisageable que par vent acceptable. Si vous êtes à plusieurs, chaque skieur doit s’activer et participer à la vie du groupe.
Par temps plus médiocre, vent violant, chute de neige, le skieur devra s’arrêter debout, spatules aux pieds. Il peut aussi se protéger en rabattant sur lui un « poncho » Gants ou moufles ? Cette question se pose lors de grands froids. Les moufles permettent de lutter plus efficacement contre le froid. Les doigts » mutualisent leurs forces » et s’unissent contre le froid. Les doigts dans les gants sont isolés entre eux. Par contre l’usage des gants est plus aisé pour manipuler des objets.
Lors de long raid en bivouac hivernal, il est utile d’avoir des moufles pour la progression et des gants pour le montage de la tente ou l’utilisation du réchaud. GPS ou boussole ? La boussole est indispensable à tout skieur de randonnée nordique. Le GPS sera un atout de plus. Il s’agit seulement d’une aide à l’orientation. Une bonne maîtrise de la lecture et de compréhension de carte est requise. Le récepteur GPS suit les satellites, il met à jour en permanence votre position et donnera les informations suivantes actualisées : la position, la distance à l'objectif, le cap suivi et la vitesse de déplacement. En France, Les cartes TOP 25 sont équipées d'un quadrillage UTM-WGS permettant de se localiser sur la carte à partir d'une position donnée par un récepteur GPS (logo "GPS" sur la couverture).
Essence ou gaz ? - Quel réchaud choisir ?
A basse température les réchauds à gaz dysfonctionnent. A très basses températures le butane gèle. Il est donc préférable d’utiliser un réchaud essence. Il existe de nombreux modèles assurant bien leurs fonctions. Il est important de connaître avant de partir son réchaud et de savoir l’entretenir. Suivant le type de carburant utilisé, le réchaud peut s’encrasser . Il peut aussi tomber en panne. Le mieux est d’utiliser de l’essence C, facilement trouvable dans tout bon magasin de montagne
Quelques astuces...
- Protéger le petit matériel dans des sacs de congélation pour les protéger de l’humidité.
- Compresser les vêtements dans des sachets de congélation de grande taille. Vider l’air des sacs.
- La tente, le duvet seront protégés par des sacs poubelles. Lors du pliage de la tente par temps de pluie ou de neige, cela évitera de mouiller le reste du matériel.
- Utilisation d’un sac marin pour le transport du matériel...