Yacapulka, épisode 2 « La fable du blanchot et du renard » France > Vercors / Le vallon de Combeau – Refuge des Chamailloux
Durée : 2 à 4 jours
Distance : 18,0 km
Difficulté : Moyenne
Altitude de départ : 1370m
Altitude d'arrivée : 1370m
Dénivelée : +650m -650m
Point le plus haut : 1842m
Pulka : accessible
Deuxième sortie de notre cycle « Sauvage » qui permet d’associer itinérance, joies du bivouac et wilderness.
Direction pour ce deuxième opus le Sud Vercors et le très sauvage vallon de Combeau permettant d’accéder aux Hauts-plateaux et à la magie d’un coucher de soleil sur le mont Aiguille.
Pour accompagner votre lecture, nous vous conseillons l’écoute de The Way You Make Me Feel de Jon Henrik Fjällgren, un parfum de Grand Nord, en Vercors.
Nous aurions souhaité accéder en transport en commun au départ de cette seconde sortie, mais avec une pulka et tout notre matériel de bivouac pas évident. Résolution est donc prise de faire une entorse à cette règle pour accéder au parking de Combeau.
9h30, nous décollons donc direction dans un premier temps la cabane de l’Essaure. Côté sauvage oblige, nous décidons de remonter le long du torrent. La partie finale juste avant de déboucher dans le vallon de Combeau est certes plus raide, mais nettement moins fréquentée.
Puis nous filons direction le Pas de l’Essaure pour le premier effet whaou ! L’Oisans, le Dévoluy et le mont Aiguille format carte postale qui se découpent progressivement sur un horizon blanc, cela produit toujours son petit effet !
Effet whaou au pas de l'Essaure
Nous remontons ensuite des pentes plus ou moins fortes en direction du col du Creusson sous les hospices de la Montagnette. La pulka se cabre parfois pour atteindre la porte des hauts plateaux. Il faut louvoyer, choisir la trace la plus facile, celle qui semble la plus évidente. On s’étouffe parfois, on se reprend souvent. Zig, zag, les conversions s’enchainent comme les perles d’un chapelet. Au col, alléluia la messe est dite. La voie vers le sanctuaire n’est plus qu’une question de temps. Le plus dur est fait. Le paysage se fait plus débonnaire alors que l’on s’achemine tranquillement vers la bergerie de Chamousset.
Dans les environs de la bergerie de Chamousset
Pour certains membres du groupe, il s’agit de la deuxième sortie en ski de randonnée nordique. Il faut donc dompter la bête, prendre de l’assurance et se détendre. Les enchaînements successifs de dépressions aux pentes douces seront propices à la confiance.
Dernier juge de paix, la descente du Pas de la Chèvrerie. Cela se complique… il faut gérer les déséquilibres ! Le SRN est un art où il faut réapprendre les fondamentaux bien souvent enfouis au plus profond de nous : stem, virage sauté, fente… Comme dit Tristan « le ski de randonnée nordique c’est un ski qui a pas évolué depuis 2000 ans » ! L’arrêt Briançon fait donc parti du jeu !
Puis subitement, au fond de son vallon elle apparait : la cabane de Chaumailloux, fière, élégante, singulière face au totem du Vercors, le mont Aiguille.
La cabane de Chaumailloux
Après de longues traversées pour rejoindre le fond de vallée avec la pulka, il est temps d’installer le campement.
Il faut bien choisir l’endroit où planter la tente. Certains randonneurs ou skieurs de passage semblent avoir oubliés les fondamentaux. Les murets de neige ne servent pas à se protéger du vent pour assouvir des besoins naturels. Si on ne souhaite pas avoir la sensation de se retrouver dans des toilettes publiques il convient de s’éloigner le plus possible des environs des refuges gardés ou non !
Il faut dire que la publication en novembre dernier d’un livre consacré aux plus belles cabanes et refuges non gardés atteignables en ski de rando avec Chaumailloux en couverture n’a pas contribué, si besoin en était, à rendre le lieu secret !
Malgré tout, après inspection nous parvenons à monter notre campement.
Campement du jour
Puis, afin de profiter de ses lieux magiques, nous partons errer en fonction de nos envies en direction des Rochers du Parquet. On louvoie entre les pins à crochets. On choisit les pentes les plus adaptées pour se laisser glisser doucement par gravitation. Le lendemain, le programme sera le même avant de redescendre, en direction de Jas Neuf et de la plaine de la Longue Fissole. On se fait contemplatif. On cherche les traces d’animaux, quand ce ne sont pas eux qui s’étonnent de nous voir venir pénétrer leur royaume. Monsieur Blanchot nous fit l’honneur de sa visite. Sauvage, sauvage !
Avec style !
Qui suis-je ?
La fable ne serait pas total si Maître Renard, par l’odeur alléchée du bleu en la pulka fut entré.
Chassé il le fut par la belle voix du dormeur qui à 22h se leva et le fit lâcher sa proie.
Le renard tout honteux et confus s’en retourna dans les bois.
La morale de cette belle histoire, la pulka consciencieusement tu fermeras et dans l’abside tu la rentreras !
Magique !
Météo
Grand bleu !
Condition de neige
De la neige dure, à la neige humide. On a même trouvé de la poudreuse dans les combes à l'ombre sur les plateaux.
Activité avalancheuse observée
RAS