Vagabondage Sarek avril 2019 Suède > Sarek
On a essayé de vous faire un récit issu de nos sensations et aussi de quelques points clé sur l’itinéraire. Pas ou peu de commentaires sur la logistique. Pour toute discussion ou papotage sur le sujet, contactez-nous par mail (penel.jean@free.fr) pour avoir une réponse en un temps décent…et on répondra sur le forum pour que tout le monde en profite. <o:p></o:p>
<o:p></o:p>14 avril:<o:p></o:p>
Départ. Maryse impose 2h d'avance pour l'aéroport, on va attendre et pas qu'un peu... Bon ben non, on a fini en courant. C'est vrai que c'est toujours comme ça avec la housse à ski et les pulkas à traîner.<o:p></o:p>
Stockholm. On croise les doigts pour les bagages. Bon ben encore raté! Soyons zen, ce n'est que l'épisode 4 (on a déjà un gros dossier avec nos plans skis pulka)...<o:p></o:p>
15 avril:<o:p></o:p>
Nuit dans le train sans couchette. Bien rude. C'est qu'on n'a plus 20 ans. On a découvert des muscles qu'on ne connaissait pas. On sait jamais, peut être que ces muscles serviront plus tard. Au matin, Galliväre, petit bed and breakfast sympa avec la tasse à café de bienvenu. ça permet de sécher les larmes d'un membre de l'équipe avec ces histoires de bagages. 9h30: premier coup de fil au service bagages. A priori, c'est en chemin. Le moral remonte un peu, à l'inverse du temps qui a l'air de se détériorer. Avec l'espoir, on fait les courses. Téléphone. Ils nous livrent cet après-midi. Tip top. Fin d'après-midi entre sieste, café et lecture. Nuit reposante.<o:p></o:p>
16 avril:<o:p></o:p>
Lever tôt pour prendre le bus. Trajet au soleil et en musique! 1h45 de bus puis on change pour un minibus pour nous 2 qui nous emmène à Ritsem. Préparatifs, casse-croûte et top départ à 14h40. Lac bien tracé, soleil, en T-shirt. Petits calages de chaussures, du rythme, ... Ouf, on y est, serein, on peut lever la tête du guidon et enfin se détendre. 18h30, stop. 1er bivouac au milieu des bouleaux nains, face au massif de l'Ahkka et sa belle Lune au-dessus. -12°C, sans vent ce soir. On a passé Ahkkastuga. 3h depuis Ritsem.<o:p></o:p>
Premiers pas
17 avril:<o:p></o:p>
ça a dû descendre bien fort cette nuit, on s'est pelé! Malgré ça, la journée s'annonce bien belle. On profite encore bien de la trace du skidoo, ça avance bien. Aux abords du lac Kitjaure, les questions d'itinéraire arrivent. Continuer ou filer sur le lac que l'on devine ou... est-ce qu'il aurait fallu être de l'autre côté de la vallée ? On tombe sur la rivière en contrebas, infranchissable. On la longe et on arrive sur le lac. Très belle traversée.
Traversée du lac
Petite montée en ascendance gauche. On voit les maisons. De loin, ça paraissait un dédale de canyons mais en fait, ça passe tranquille. Sous le Gisouris, de loin, un énorme canyon semblait bloquer la route. La solution: depuis les baraques, ne pas chercher les ponts. Ne pas se laisser attirer à remonter vers le Sjpietjav qui paraît une solution par le haut. Suivre l'azimut qui mène à la ruine. S’il y a la butte à contourner, le faire par la gauche. ça passe royal et c'est beau! Bivouac magnifique avec coucher de soleil 4*. 20h30, -10°C.<o:p></o:p>
Peu après le refuge Gisouris
18 avril:<o:p></o:p>
Nuit fraîche encore mais pas de souci, le soleil est au rendez-vous. Belle montée régulière avec le Nijak en point de mire.
Vers le Nijak
Entrée dans la vallée. Splendide plein soleil. Croisons un groupe de 5 personnes de loin. Plus loin, un autre de 5, des grenoblois avec qui nous papotons un moment devant l'abri de rennes. Deux autres gars avec pulka et SRN et du matos de rando à 95 au patin! Ils sont pas là pour acheter du terrain comme on dit. Chacun demande à l'autre la météo qui restera l'inconnu tout au long du voyage (chercher pas quelqu'un qui connaît la météo, même un local de l'étape, personne ne sait et au bout d'un moment tout le monde s'en fou : tu sors de la tente, tu regardes et tu es fixé!). Tout en papotant, la réponse arrive. Nuages par la droite, en 30 mn, c'est tout gris et vers 18h, on se pose, la neige arrive. C'est tout doux! On est à 3 km du téléphone. Il ne fait pas froid. On croise les doigts pour la suite.<o:p></o:p>
19 avril:<o:p></o:p>
La nuit nous a apporté du grésil et de la neige. Réveil maussade, la neige se transforme en bruine. La nuit a été chaude et sans vent. On est parti pour le téléphone sans trop de vent mais avec une neige fondue qui nous mouille aux os. Stop à la cabane du téléphone et c'est reparti.
La célébrissime bicoque
Pause de midi dans le dur: vent, pluie forte, trempé à l'échine. Sous l'abri d'urgence, on se marre bien, à l'abri pour quelques minutes. On repart. Toujours en décalage avec nos français avec qui on papote. On les rejoint à une cabane normalement fermée mais dont la porte a été défoncée. Il y a 2 gars sympas dedans. On stoppe le temps de boire chaud et de s'égoutter. Les français sont repartis contre l’avis déterminé des dames mais le maître est sans pitié : dans le Sarek, les cabanes, c’est interdit normalement. On repart à notre tour. En skiant, ça passe mieux.
Pluie au-dessus, manque de neige en-dessous
On traverse le lac Bierikjaure en serrant les fesses entre les zones d’eaux libres et sur la fin, des fissures. Montée du camp. Même pas la possibilité de faire chauffer de l’eau. Les plats se feront avec les thermos qu’on avait préparés à la cabane au cas où… Chacun découvre l’ampleur des dégâts dans les pulkas avec 5 cm d’eau au fond. On fait des tas de fringues du très trempé au presque sec. Chance ou organisation : les duvets sont presque secs malgré un sac étanche percé pour Anne. La tente est arrachée. Le vent passera la nuit avec nous. Ça fait bizarre de pouvoir embrasser le haut de sa tente tout en restant couchés. Il ne fait pas très froid (vous me direz avec la toile de tente couché sur vous, ça fait une épaisseur de plus).<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>20 avril<o:p></o:p>
La nuit n’a pas été pire. Le vent est là mais ça se découvre. Des tas de fringues se mettent à pousser partout sur les skis, bâtons, pulkas. On arrive à tout faire sécher : le pied ! Le vrai, celui qui regonfle le moral pour repartir comme au premier jour.
Vêtements aux quatre vents Journée fantastique de soleil, paysages, … on finit l’après-midi en T-Shirts. On croise un troupeau de rennes. Tout est beau et simple. Fin d’après-midi, on se retourne et les nuages reviennent. Le temps de s’y préparer moralement, de préparer le bivouac. Top calcul. On est sous la tente harnachée, protégée de nos beaux murs de neige quand le vent et la pluie arrivent sur nous. Pas froid, 9°C dans la tente.<o:p></o:p>
21 avril<o:p></o:p>
Vent modéré et pluie grêle cette nuit. On a super bien dormi. Le bruit sur la tente nous invite à une grasse mat. Au sortir de la tente, c’est pas pire, pas de précipitation. On se met tranquillement en route. A flanc du Njavvebuolida (en face du Slugga) direction Nord. Pendant ¾ d’heure. On oblique un peu vers l’est. On rejoint le creux marqué au centre de la vallée qui forme comme un lac en longueur. Ça nous amène à une cabane (juste marquée d’un point noir sur la limite de parc). Après c’est le chaos. Le cheminement est fait par nos français qui nous devancent d’une pause ! De la cabane, continuer dans l’axe et laisser une colline de blocs sur la gauche. Progresser au mieux par un système de petits vallons en direction du Mont Alep. Passer la rivière et continuer dans la même direction (Alep, légère inflexion vers le lac Bietjaure). On tombe sur un lac avec maison en rive droite (on est passé en rive gauche).
Passé le lac, continuer en longeant la rivière. Quand c’est possible, retraverser la rivière. Suivre la direction du lac Bietjaure. Traverser vers la gauche et suivre rive gauche vers Saltoluokta. La rive du lac Bietjaure est magnifique. Le lac est bleu vert. Toutes les nuances de temps (du gris avec neige au plein soleil) permettent de profiter au maximum.
Pour nous, certains passages de lac sont source de questions. Fissures visibles, mares d’eau… : ça passe ? Au fil du temps, on s’y fait. Fin d’après-midi : on passe faire la causette à nos français à leur bivouac. On continue juste ce qu’il faut pour se trouver un bon coin. Stop à 18h, pas froid. Pas (trop) de vent. Vue et lumière sublimes. Des petits bouleaux autour de la tente. Superbe.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>22 avril<o:p></o:p>
Grasse mat. Journée qui attaque à la cool. Peu de km à prévoir, on est en avance. Mise en route sur le lac en direction du village du bout du lac Bietjaure (sans nom). Désert. Quelques huttes traditionnelles.
Huttes
On tombe sur les célèbres croix rouges qui balisent la Kungsleden. Ça nous fait bizarre. Comme un goût d’aseptisé (n'allez pas croire qu'on fait les malins, on les a aimé ces croix lors de nos premiers voyages … oh que oui). Pique-nique à 50 m d’un troupeau de rennes. Tout est paisible. Au lieu de filer sur Saltoluokta, on repart sur la Kungsleden. On vise une cabane. Fin d’après-midi à la cool dans la cabane, entourés des rennes.<o:p></o:p>
<o:p> The highway </o:p>
23 avril<o:p></o:p>
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On profite de la cabane jusqu’au bout. On laisse les pulkas pour un « petit » sommet au-dessus, avec une vue incroyable.
Dans le doute, rester positif
Quelques virages télémark pour retourner à la cabane et direction Saltoluokta. Descente version combat de rue. La neige manque cruellement, la végétation oppose une résistance non négociable avec les pulkas. Du coup, comme dit le proverbe : « si tu n'y arrives pas en bourrinant, bourrine plus fort ».
La prochaine fois, ça sera vachement mieux
En vue de Saltoluokta
Refuge. On se retrouve en 2 temps au repas « spécial » avec le staff du refuge qui fermera dans 3 jours. Le choc après la tente. On est tout crado, nappe blanche à table devant un plat de saumon et petits légumes cuisinés. Tente vite plantée, on file au sauna. Baie vitrée panoramique sur le lac et le coucher de Soleil. Grande classe. Franchement, on se la joue tous baroudeur un moment mais devant ce sauna, n'hésitez pas, c'est un moment inoubliable.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>24 avril<o:p></o:p>
Levé à la cool. Petit déjeuner dans la salle hors sac du refuge derrière les nombreuses baies vitrées. Départ pour la dernière traversée de lac. Bien suivre les marques. Nos pieds et nos skis sont sous 10 cm d’eau ! ça sent le dégel.
Hou là, c'est pas encore la baignade mais on y vient doucement
ça reste du tirage de pulka
Bus. Paysages… Camping de Galliväre à l’accueil sympa.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>25 avril<o:p></o:p>
Gare. Attente interminable jusqu’à 20h. Train de nuit, OK.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>26 avril<o:p></o:p>
Aéroport. Le tableau des départs est bien rouge. Verdict : grève des pilotes. 6h d’attente dans la file pour trouver une solution. Stewart et hôtesses nous perfusent de crêpes et cafés dans la file d'attente. Tout le monde est incroyablement zen, pas un bruit, pas UNE personne qui s'énerve (même des français, qui ne savent pas encore qu'ils sont bloqués pour deux jours). Solution (habilement négociée par un maître de l'anglais et des gestes parlants): hôtel et vol le lendemain soir.<o:p></o:p>
Retour en France, Maryse (ma belle-mère préférée) nous attend et en plus les pulkas sont là.<o:p></o:p>
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