Une vie à coucher dehors... en Beaufortain France > Beaufortain

Benoît 73

Benoît 73

  • 3 topos
  • 18 sorties
  • 0 test
  • 0 avis
  • 4 actualités
  • author: Benoît 73

Véhicules garés au terminus hivernal de la route d'accès au barrage de Saint-Guérin (Arêches-Beaufort).

Durée : 2 à 4 jours

Distance : 20,0 km

Difficulté : Moyenne

Altitude de départ : 1284m

Altitude d'arrivée : 1284m

Dénivelée : +670m -670m

Altitude de chaussage: 1285m

Point le plus haut : 1900m

Pulka : accessible

Week-end de 3 jours à la découverte du bivouac hivernal dans le cadre enchanteur du vallon du Cormet d'Arêches. A déguster sans modération comme un morceau de Beaufort !

Février rime avec vie rêvée ! Tous les ans, au coeur de l'hiver, j'organise pour le compte du Club alpin de Chambéry un week-end de découverte du bivouac hivernal. L'occasion de faire partager ma passion pour ces moments si particuliers, si intimistes au creux de la nature lorsque les bruits sont étouffés par le grand blanc.

Malheureusement, une nouvelle fois l'enneigement nous donne quelques sueurs froides. Le projet initial était de se rendre sur les hauts plateaux du Vercors, mais l'accès avec les pulkas nous semblait hasardeux. Option 2, le col de la Faucille. Malheureusement, les pluies du début de semaine hypothèque le projet... Option 3, profiter de la belle chute de neige ardéchoise. Plus loin certes, mais nous n'avons jamais encore eu l'opportunité de poser nos spatules dans le secteur. Nous surveillons donc avec attention des webcams. L'isotherme 0° à près de 2000 m ne nous rassure pas. L'apparition de moirures dans les champs, nous dissuadera de faire autant de kilomètres pour skier dans une neige très humide.

Nous restons donc sur l'option des Alpes du Nord avec 2 possibilités : le tour du lac de Mont-Cenis, mais nécessitant d'emprunter une partie des pistes de ski alpin de nuit (pour des raisons de sécurité évidentes, nous déclinerons finalement) et le vallon menant au Cormet d'Arêches dans le Beaufortain et son enneigement qui bien souvent ne déçoit pas.

Nous optons pour cette dernière solution. Vendredi soir, après le travail nous filons en direction d'Albertville et du petit Tyrol français. Il fait nuit lorsque nous arrivons au "parking" du hameau du Mappaz. Nous déballons les pulkas, fixons le poêle, les tentes et tout le matériel et débutons notre progression. La neige est présente dès le départ. Nous nous enfonçons dans la nuit. Il fait frais, mais rapidement nous devons retirer une couche. Tirer une pulka fait en effet rapidement monter en température.

Les branches des épicéas sont encore recouvertes de neige. Le ciel étoilé et la lune très lumineuse font de ces instants de ski un pur bonheur.

Il est 20h30 lorsque nous arrivons au parking estival que nous avons identifier pour passer la nuit. La soirée étant déjà bien avancée, nous décidons avec mon copain Tristan, avec qui je partage régulièrement des aventures en terres nordiques, de prendre la main et de piloter la mise en place du camp. Lavvu, tente d'expé et poêle à bois installés nous pouvons enfin profiter de simplement coucher dehors pour reprendre le titre d'un célèbre ouvrage de Sylvain Tesson.

f4e8e332-4adf-4583-9463-ef6ece296f78.jpeg

Au réveil, la féérie est là. Stalactites de glace, lac gelé, sommets poudrés... quoi demander de plus.

Nous prenons le temps de savourer le moment avant de nous élancer en direction du cormet.

La progression est lente du fait du poids des pulkas. De plus, rapidement la neige s'humidifie sous les effets de la chaleur et les skis et les pulkas se mettent à botter. 

a73adb38-2a01-41c2-86c5-dae2809a4c6b.jpeg

IMG_6541.jpeg

f608c9c4-49c9-4ef7-a18d-382bfa9609d8.jpeg

Nos pulkas n'ayant pas la même largeur, rapidement, je joue au chasse-neige. Dans ces conditions, la progression se fait de plus en plus complexe. La jauge d'énergie baisse relativement vite. Qu'importe, on profite simplement d'être là, en pleine nature, avec un chouette groupe en faisant ce que l'on aime.

Fourbu de jouer au tracteur, nous décidons finalement de planter nos tentes à proximité du lac des Fées à 1900 m. Après notre installation, nous montons la pente située juste au-dessus et réalisons quelques virages.

La soirée se passera ensuite autour du poêle, centre de vie, en évoquant différents raids réalisés ou à venir, en évoquant les règles de sécurité lorsque l'on souhaite évoluer en autonomie sous tente... et en dégustant un Mont d'Or chaud cuit doucement au feu de bois du poêle. Un clin d'oeil à l'ADN nordique de notre discipline de coeur pour laquelle nous fondons...

IMG_6542.jpeg

IMG_6544.jpeg

IMG_6545.jpeg

Au réveil, mauvaise nouvelle. L'une des membres du groupe présente des symptômes grippaux. Exit le projet de rejoindre le sommet du Cormet d'Arêches. Il attendra une prochaine fois. Nous remballons le matériel et prenons la direction du bas de la vallée. C'est cela aussi la montagne, savoir renoncer pour rester dans le plaisir.

15c4b094-271d-456e-889f-775f3a961310.jpeg

La glisse est bonne ce matin. J'en profite pour donner quelques conseils de descente avec une pulka utilisée avec des cordes de traction, à Antoine. Ce dernier va avec Tristan, partir courant avril, pour un raid en autonomie sur le Hardanger. Ils sont tous les deux dans la phase de test de leur matériel et enchaînent les nuits en bivouac à l'Alpette en Chartreuse.

IMG_6557.jpeg

Conseils techniques également à nos débutants en SRN de l'année afin de goûter au bonheur des virages en telemark. C'est aussi cela le SRN, le talon et l'esprit libre !

Météo

Grand soleil durant tout le week-end. Fortes chaleurs en journée et des températures aux alentours de -10° C la nuit.

Condition de neige

10 centimètres de poudreuse tombée la nuit précédente qui se sont transformés sous les fortes chaleurs jusqu'à devenir très collante dans l'après-midi du samedi.

Le dimanche sous l'effet du regel, elle était très agréable à skier.

Activité avalancheuse observée

BRA de 3/5. Plaque à vent s'étant décrochée juste sous la route sommitale du Cormet de Roselend.

Discussion autour de ce sujet