Le versant du Soleil n'a jamais aussi bien porté son nom ! France > Beaufortain / Les Hauts d'Hautecours et le plateau du Bozon
A Pradier, un petit parking est situé juste avant le panneau interdisant de poursuivre plus haut en saison hivernale. On dispose de 4/5 places + une place où l'on peut garer un minibus.
Durée : 2 à 4 jours
Distance : 29,0 km
Difficulté : Moyenne
Altitude de départ : 1290m
Altitude d'arrivée : 1278m
Dénivelée : +1370m -1382m
Altitude de chaussage: 1585m
Point le plus haut : 2332m
Pulka : non accessible
Le versant tarin du Beaufortain n'est pas un territoire auquel on pense à première vue lorsque l'on parle de SRN. Pourtant, pour celui qui s'en donne la peine, quelques itinéraires propices à l'activité s'offre au pratiquant. Quand la neige s'appelle tristesse dans les secteurs des grandes classiques, le secteur de Grand Nâves et son versant au soleil cher à Roger Frison-Roche constitue une agréable solution de repli.
Samedi 3 février 2024
En préparation de mes raids hivernaux en Scandinavie, j'emmène toujours le groupe qui va m'accompagner, réaliser au moins un week-end en itinérance afin de créer de la cohésion, mais également de le former aux risques inhérents aux raids dans les pays nordiques.
Le refuge du Nant du Beurre (2085 m) étant particulièrement prisé en hiver (proximité des pistes de ski de fond de Grand Nâves, beaux itinéraires en ski de randonnée), réservation a été effectuée plusieurs mois à l'avance. Heureux hasard, la météo est annoncée au beau fixe durant tout le week-end.
Nous partons donc à 9 de Chambéry à 7h30, afin d'éviter les ralentissements saisonniers dans la vallée de la Tarentaise. Il fait déjà très doux en fond de vallée.
Dès le départ, le décor est planté. Pour chausser les skis au parking, il faudra repasser. Pas de neige en vue avant au bas mot 1600 m. La piste forestière est totalement dégarnie. En versant Sud, cela est fréquent, mais à ce point en février...
Nous remontons donc en forêt, skis sur le sac, durant près de 300 m avant de pouvoir enfin chausser à quelques encablures des chalets de la Combe au roi. Mon altimètre affiche 1585 m. Nous suivons la piste jusqu'à atteindre les chalets de la Faverge (1780 m) où nous pouvons dès lors évoluer à notre guise et composer avec le terrain. Nous louvoyons donc entre les combes afin d'aborder les pentes les plus douces et de réaliser la trace la plus esthétique possible. Un petit goulet astucieusement abordé nous permet de nous hisser à proximité du chalet du Planet et de profiter d'une vue exceptionnelle sur le Quermoz en premier lieu, mais également toutes les cimes altières de la Vanoise et au loin des Ecrins. Devant nous, un somptueux plateau d'altitude à perte de vue nous attend. Seule la ligne haute tension vient altérer la composition.
Nous rejoignons alors le passage du Bozon (2054 m) dominant les pistes du domaine de fond. Une pente à la neige cartonnée nous donne alors du fil à retordre pour atteindre le lac du Bozon. On alterne les traversées et les conversions pour atteindre notre objectif. Sans compter quelques chutes incontrôlées de nombre de membres du groupe.
La fin de l'itinéraire nous mène au refuge du Nant du Beurre en essayant le plus possible d'éviter les pistes de ski de fond.
Dimanche 4 février 2024
L'objectif du jour est de relier le col du Grand Crétet et éventuellement en fonction des conditions le col des Tufs Blancs (2304 m).
La neige transformée de la veille a regelée et une croute épaisse présage de descentes épiques pour certains membres du groupe. Avec mon copain Gilles, qui étraine ses "galons" d’initiateur, nous ondulons pour épouser les pentes les plus douces et identifier les profils les moins prononcés afin d'anticiper la descente à venir.
Arrivés au col, la poursuite de l'itinéraire n'est pas envisageable. Il nous faudrait en effet réaliser une traversée relativement exposée au risque de chute pour rejoindre le col des Tufs Blancs. La neige carrelage n'offre en effet pas la possibilité de la réaliser avec un groupe de neuf en toute sécurité. Nous optons donc pour un plan B en décidant de rejoindre la cime du Grand Crétet. Une partie du groupe opte pour l'option de monter à pied, deux autres de monter à skis et de redescendre avec les skis sur le sac. Pour ma part, je décide de redescendre également à skis.
En route pour la cime du Grand Crétet
Arrivée au sommet
Nous redescendons ensuite jusqu'au refuge en allant chercher les pentes les plus débonnaires. Nous reprenons alors le chemin jusqu'au lac du Bozon, puis peu pouvons enfin profiter pleinement de la descente dans une neige enfin skiable grâce à notre allié le soleil. Quelques courbes en telemark, un peu de godille et les chalets de la Faverge sont atteints.
Du SRN dans un décor alpin XXL, un vrai régal.
La suite sera conforme à la journée de la veille avec une nouvelle fois les 300 derniers mètres de dénivelé à pied.
Un beau week-end en montagne sous un franc et beau soleil et une neige où nous aurons tout de même pu prendre du plaisir tant en montée, qu'en descente.
Météo
Grand soleil durant les deux journées. Des températures excessivement douces pour un début février, digne d'un début avril.
Condition de neige
Pas de neige avant 1600 m (si ce n'est à l'ombre des arbres).
Neige de printemps : très dure le matin et croûtée, très souple dans l'après-midi lorsqu'elle a décaillée.
Activité avalancheuse observée
Risque limité 2/5, mais quelques belles avalanches de fond bien visibles.