Autour du Signal de Mailhebiau France > Aubrac
Durée : 2 à 4 jours
Distance : 24,0 km
Difficulté : Moyenne
Altitude de départ : 1340m
Altitude de chaussage: 1340m
Point le plus haut : 1469m
Pulka : accessible
Immersion de quatre journées entre Bonnecombe et Mailhebiau sur le sud du plateau de l'Aubrac. Durant les trois premières journées, Éole règne sans partage sur les alpages. La seule solution pour y échapper est de se planquer dans les fajàs sur les contreforts sud du plateau. Au fil du séjour Éole finit par s'essouffler pour laisser place le dernier jour à un calme assourdissant et un grand soleil qui invite à la flânerie.
Je suis resté quatre jours sur l’Aubrac. Les deux premiers, j’étais accompagné par un couple d’amis. L’objectif de la sortie était une découverte du bivouac hivernal et un test du matériel en vue d'un projet commun en Scandinavie. La météo a rendu ce test plus grand que nature tellement les conditions (vent) étaient proches de celles que l’ont peut rencontrer là-haut.
Nous avons passé les deux premières journées à l’abri (relatif) dans les fajàs (hêtres) sur les contreforts Sud des hauts pâturages de l’Aubrac entre la station de Bonnecombe et le Buron de Cantecouyou. Très grosse ambiance avec un vent puissant qui ronfle au dessus de nos têtes (mesuré à 60km/h dans ces contreforts), des arbres couverts de neige soufflée et une visibilité réduite. L’objectif était avant tout de tester une immersion avec deux nuits consécutives en bivouac hivernal. Il est important de vivre les différents temps du bivouac pour savoir si cela nous plait (installation du camp, préparation du repas et des boissons, nuit, réveil et petit-déjeuner, démontage du camp). Et puis au-delà, entre des peaux qui ne collent plus, une tente trop longue à monter et un matelas qui rend l’âme, cette sortie a démontré l’importance de ces week-end de test et de préparation avant de s'engager dans des projets plus importants. L’avarie du matelas aura écourté le séjour des amis, mais le test aura été largement positif : ils sont toujours super motivés !
Retour donc à la station de Bonnecombe le second jour où après un casse-croûte commun à l’abri, nous nous séparons (la trace GPS correspond au parcours que j’ai fait sur la suite du séjour). Je file installer mon bivouac sur le flan Nord de la montagne de Bonnecombe derrière la station. Le vent est toujours très fort, je reste à l’abri dans les fajàs. Troisième jour consécutif de vent du Nord soutenu (encore un bon 50km/h). Alors je décide de commencer par une balade dans le secteur de la Tioule. Cela me permet ensuite de traverser les hauts pâturages en gardant le vent globalement dans le dos dans un axe Nord-Est / Sud-Ouest en direction de la plantation des Cazalets. L’ambiance est incroyable. Le jour (presque) blanc et le vent soutenu donne une sensation d’isolement total. Seul un renard surpris de me voir là croisera ma route non loin des Rajas. Passé le buron Rozière haute, je file vers les clairières des Cazalets pour y installer mon bivouac à l’abri des grands sapins.
Ce qui est bien avec les bivouacs hivernaux (lorsqu’on est bien installé) est la longueur de la plage de sommeil : à 21h dernier carat, je dors. Mais vers minuit cette nuit là, je suis réveillé surpris par l’absence total de bruit : le vent est tombé. Au réveil, je sens que le soleil n’est pas loin, mais les brumes restent dominantes pour une bonne partie de la matinée. Alors je me balade dans les bois, au gré d’une percée, je découvre les îles d’Auvergne qui émergent de la brume sur le plateau : un buron ou un bois sur une butte, les monts du Cantal à l'horizon. Vers midi, je file en direction de la Croix de la Rode et m’engage un moment sur la piste du col des Vergnes pour profiter du panorama sur l’Aveyron. L’heure avance, je dois rentrer à Bonnecombe ce soir. Retour par le Signal de Mailhebiau. Le soleil a gagné la partie, ambiance grands espaces. La tiges de gentianes givrées se dressent et font vibrer les paysages. Casse-croûte au Signal, puis descente toute douce par les burons de Mailhebiau et de Cantecoyou. Les ombres s'étirent, forte envie que le temps aussi s'étire avant de rentrer au bercail, alors je skie de plus en plus doucement.
Quel lieu incroyable cet Aubrac ! Je ne m'en lasserai pas.
Météo
Tourmente avec un fort vent du Nord les trois premiers jours : rafales annoncées à 80km/h à notre arrivée le samedi, faiblissant au fil des trois premières journées à 40-50km/h. Les températures se maintiennent entre -5°C et -10°C. Visibilité réduite et ambiance tirant vers le jour blanc. Le vent tombe complètement la dernière nuit. Sur les hauteurs, le soleil fini par venir à bout des brumes.
Condition de neige
Couche de neige épaisse (40 à 50cm en moyenne) mais récente. Elle porte bien sauf dans les zones humides abritées (sources et tourbières). Le vent a soufflé la neige créant des congères qui peuvent être importantes sur le plateau.
Activité avalancheuse observée
Ben... l'Aubrac est un plateau... mais des plaques à vent se créent avec les congères. Il est très facile par jour blanc de glisser au bas d'une congère sur une plaque et de se retrouver la tête dans la neige et la pulka sur le dos (expérience vécue par un de mes amis ce week-end !)