24 heures en Terres Oubliées France > Vercors / Grande Traversée du Vercors : Corrençon – Col du Rousset
Durée : 2 à 4 jours
Distance : 30,0 km
Difficulté : Moyenne
Altitude de départ : 1146m
Altitude d'arrivée : 1109m
Dénivelée : +931m -968m
Altitude de chaussage: 1146m
Point le plus haut : 1623m
Pulka : accessible
Tiolache est en terre du milieu. Au minimum à 3 heures de la civilisation, si tout va bien. Tiolache, c’est la déconnection totale. Sans couverture téléphonique évidement.
Pour l’atteindre, venant du nord, il faut franchir le mythique Canyon des Erges… Arrivant du sud, le skieur doit parcourir de longs kilomètres à travers alpages et forêts.
Tiolache est une transition. Plus en altitude, plus reculé, à la frontière entre le nord et le sud, à quelques encablures du 45e parallèle.
Tout un symbole. Lorsque tu es là-haut, tu as l’impression d’y être ; en sauvagerie… Et pourtant pas si loin du prochain village. Pas si éloigné peut-être, tout dépend des conditions. L’échappatoire, le plus évident est Correncon-en-Vercors, mais encore faut-il franchir le toboggan des Erges… De plus en plus sauvage, de moins en moins défriché, les Erges peut-être un véritable délice, comme votre pire supplice… Tout dépend de la neige… Faut-il le descendre ou le monter ? Vaste question ; à vous de tester !
Ski-pulka dans le Canyon des Erges
Journal d’un observateur
Tiolache est notre lieu de rendez-vous. Crépuscule. Mes spatules en finissent avec la grimpée dans le Canyon. 30 cm de fraîche à brasser. Peaux obligatoires.
Tiolache le haut. Dorénavant, tout est plus aisé, mes skis glissent sur le plateau ondulé. Les Erges sont derrière moi. Plus que quelques combes à passer et j’atteindrais les Terres Oubliées.
Sébastien m’avait prévenu. « Nous serons posés là-haut, à proximité du GR, en surplomb de la plaine de Tiolache du Milieu. ». Difficile de se tromper, après quelques pas glissants, j’aperçois un dôme orange et gris assorti de tentes rouges et jaunes. Plus de doutes, le bivouac.
Le Bivouac Terres Oubliées
Le camp de base embrasse le sud Vercors. Les crêtes du Col de Rousset découpent l’horizon. Plus loin c’est le Diois.
Changement de temps. Éole souffle les signes annonciateurs de la prochaine dépression qui s’abattra sur le camp. Dans la tente messe, les réchauds crépitent et l’atmosphère est douce et accueillante.
C’est l’heure de l’apéro et des retrouvailles avec Sébastien et ses comparses nordiques.
Moment revigorants !
Ils sont là, au chaud et au calme. Dehors, le vent forcit. Ils traversent le Vercors en ski-pulka. Pour les uns, c’est un simple exercice d’entrainement pour le Grand Nord (Spitzberg, Groenland…). Pour les autres, c’est une Aventure avec un grand A. Rectificatif. Pour tous, la Grande Traversée du Vercors, c’est une exploration, une découverte, une rencontre en sauvagerie. Cette édition depuis le Vallon de Combeau est exigeante. Le froid bouscule, l’épaisseur de la neige ralenti, mais les paysages ravivent les motivations. L’entraide y est pour quelque chose aussi. La route est encore longue jusqu’à destination. Ils le savent. L’organisation du camp reprend le dessus. Boire, chauffer, manger, dormir.
Extinction des feux.
Jour 2, 7 heures et 30 cm de plus. Chauffer, boire, manger, ranger. La petite troupe s’éveille et s’affaire tranquillement. Chacun connait parfaitement sa mission. Déneiger, démonter sous la neige, contre le vent.
10 heures, les pulkas s’étirent à la queleuleu. Doucement, il faut faire la trace, reprendre son souffle, réchauffer les muscles. Reprise des automatismes.
Descente des Erges à négocier !
Canyon des Erges. Ce matin il est cotonneux. La neige ralentie les ardeurs, mais bouscule les pulkas. Le sillon chahute les traîneaux. Renversement obligatoire et répété. Sébastien et ses compagnons trouvent des solutions, déchargent, déchaussent, s’entraident. Le matériel est les corps sont bringuebalés par les pentes et contre-pentes du toboggan. Sortie à sens unique. Ça passe en motivation. Un Vercors engagé comme Sébastien l’aime. Le chef d’orchestre poursuit sa trace jusqu’au Pot du Play. Ici tout devient formalité. Pause méridienne. Fromage, saucisson, sourires.
Loin et proche du monde, les Terres Oubliées poursuivent le voyage en Vercors. Darbounouse, je quitte mes équipiers d’itinérance.
Terres Oubliées en quête du prochain bivouac...
A l’heure, ou j’écris ces dernières lignes, les Terres Oubliées dessinent les dernières traces dans la neige. Le Vercors se mérite. Ils le méritent.
Merci aux Terres Oubliées pour ce partage hors des sentiers battus.
Météo
- Jour 1 : quelques rayons de soleil, puis un voile, du vent, et enfin de la neige durant la nuit.
- Jour 2 : au réveil, du vent et des chutes de neige abondantes offrant une 30n de cm supplémentaire à 1600 mètres d’altitude au petit matin. Ensuite les éclaircies ont fait de belles apparitions avant l’arrivée d’une nouvelle perturbation, moins active que la précédente.
Condition de neige
Une superbe neige bien fraîche et multicouches. Les traces de la veille ont été largement effacées par les dernières chûtes. Une neige froide et légère. Légère, mais suffisante en quantité pour ralentir la progression du skieur.