Evocations techniques et nordiques…
Actualités > Ski de Randonnée Nordique« Un ski, vieux comme l’impôt, hors normes, et qui le différencie des autres formes conventionnelles de glisse. » Bill Glisse re-situe l’histoire du ski de découverte sur notre territoire…
Il n'existe pas d'école de rando nordique, ni d'encadrement spécifique, et pas vraiment de définitions techniques pour caractériser ce ski qui se faufile entre le ski de fond et le télémark ou la rando alpine. Un ski où il n'y a pas de traces, pas trop de pentes et où apparemment chacun s'accommode de son savoir-faire emprunté à des expériences de glisses bien diverses…
Il y a eu dans le massif du Jura, à Chapelle des Bois, dans les années 80, une maison appelée ''École de raid'' où l'on pratiquait le ski de fond hors-traces. Le terme rando nordique n'existait pas mais c'en était déjà. De solides gaillards originaux chaussés de skis rustiques (Grand Chavin) avec des normes 75 en alu et des chaussures polyflex (un genre de caoutchouc proche du chamallow de cordonnier !) bleues qui avaient à peu près la consistance de palmes d'eau douce !
Chargés de sacs de charbonniers, ces passionnés partaient souvent 15 jours en raid à travers les monts et les forêts du Jura. Ils s’éloignaient des traces et des expressions fébriles du monde '' d'en bas''…
Jérôme Pinoncelly
Dans les hautes Alpes, le centre école de la Découverte, à Névache, proposait du ski de découverte. Jérôme Pinoncelli, le créateur du lieu a écrit, à l'époque, 2 tomes d'un bouquin qui décrit une panoplie impressionnante de techniques adaptées à ce ski (de) ''sauvage''. A Freissinières, aux 5 Saisons, on pratiquait (et l'on pratique encore), sous forme de séjours divers, la randonnée nordique (terme apparu sous son acception actuelle dans les années 85/88).
Depuis des décennies, des gens ont réfléchi à la manière la moins mauvaise de pratiquer ce ski qui a longtemps souffert d'une inadéquation chronique entre le matériel proposé et le terrain fréquenté. Skis sans carres à l'époque, étroits et longs et chaussures guimauves ! Tout ce qu'il ne faut pas pour descendre une pâture en profonde poudreuse ou pour traverser un talus tendu par le gel !
L'idée de la rando nordique était de pratiquer avec un matériel léger et maniable, donc souple (trop souple sans doute…) et sans vraiment de consistance. Tous ces amoureux de nature, purs et convaincus se sont mouillé le fond du pantalon et érodé le mental à se promener loin des pistes ! Leur idéal était heureusement récompensé lorsque le relief et les conditions exprimaient la douceur…
Toujours est-il que pour les skieurs non-alpins, ou pour les amateurs de terrains nordiquement tranquilles, le rêve de glisser dans des décors de Samivel reste une envie légitime et louable…
Le matériel a heureusement pris du grade et permet, aujourd'hui, d'aborder plus sereinement l'activité. Nombre de prétendants ont malheureusement, entre temps, bifurqué vers la raquette : engin plus rudimentaire et un peu fruste permettant de fréquenter les mêmes terrains mais assurant, néanmoins, une sécurité bien plus optimale de la statique du pratiquant !
La randonnée nordique, par son aspect technique, reste une activité marginale et n’est pas répertoriée, à ce jour. J'évoquerai lors d'un prochain blabla quelques éléments d'expérience qui pourront au moins faire sourire les baroudeurs habitués de la débrouille et au mieux apporter une poignée d’éléments concrets à quelques débutants ou pratiquants timides en recherche d'équilibre hors des pistes…
Bonnes traces et du plaisir !
Bill Glisse