Découvrez les superbes Monts du Forez !
Actualités > Ski de Randonnée Nordique France > Monts du ForezVous souhaitez participer à l'Aventure Nordique 2016, et vous voulez en savoir plus sur votre destination, les Monts du Forez ? Ou vous êtes simplement curieux de découvrir un endroit que vous ne connaissez pas ?
Récit d'un passionné de ski de randonnée nordique sur cette belle chaîne de montagnes, qui nous tarde d'être explorée.
À l’occasion de la 6ème édition de l’Aventure Nordique, qui se déroule cette année en Auvergne, voici un article très complet sur les Crêtes du Forez où un petit groupe de chanceux passionnés de ski randonnée nordique passera le weekend.
Cap sur le Massif Central !
Les monts du Forez, appelés l'Auvergne du levant par les Auvergnats, font office de frontière naturelle entre les départements du Puy-de-Dôme à l'ouest et de la Loire sur l'est, ainsi que les anciennes régions Rhône-Alpes et Auvergne qui maintenant ne font qu'une.
De là on peut découvrir un panorama à 360° sur les montagnes environnantes. A l'est le massif du Pilat, bien vite écrasé par la chaîne des Alpes. Au sud, le mont Mézenc, puis au sud/ouest les monts du Cantal, et en remontant vers l'ouest le Cézallier, le Sancy et enfin la chaîne des puys avec le célèbre Puy-de-Dôme.
Le Forez culmine à 1634 m, à Pierre-sur-Haute, où est installé depuis 1961 en pleine guerre froide, une station hertzienne d'abord de l'OTAN puis passée à l'armée de l'air française à la fin des années 80. Aujourd'hui il y a une tour TDF surmontée d'un radar de l'aviation civile. Mais la présence militaire là-haut date de 1913.
Coté nord de ce sommet s'étend la station alpine de Chalmazel (1110/1590m).
Sinon le massif dans sa partie "skiable" court du nord au sud sur 35 km environ entre 1100 et 1600 m d'altitude et possède une certaine symétrie de relief de part et d'autre de son pont culminant. On peu ainsi le découper en 8 "territoires" en partant du nord.
Le mont Forez enneigé
Au nord du col de la Loge avec un enneigement plus aléatoire et un espace restreint et très boisé, donc plus difficilement praticable et avec un enneigement inconstant.
Ensuite, de la Loge (1252m) où se trouve la domaine nordique du Haut-Forez qui s'étend sur 9 km jusqu'au col du Béal (1390m) où subsiste également un petit domaine.
Puis à partir de là on entre sur une autre montagne, plus sévère, plus engagé, avec un relief beaucoup plus pentu (300 m de dénivelé) pour atteindre à 4,5 km du col du Béal , Pierre-sur-Haute.
Ensuite le massif se "libère" un peu en largeur en s'étalant véritablement dans de grandes étendues de bruyère et myrtilles, ainsi qu'une reprise pastorale qui fait renaître des pacages, où des ruines et heureusement encore quelques jasseries témoignent de l'ancienne activité des troupeaux et de la fabrication de la fourme d'Ambert et moins connue de Montbrison, remises au goût du jour pour notre plaisir post ski. C'est un vaste plateau entre 1300 et 1500 m, où le bouillard peut facilement piéger le voyageur, avec des noms évocateurs comme les "Grands Chars" ou "la croix de Barras", coupés par le "fossé" que forme la vallée glacière de Chorsin, praticable essentiellement sur le haut et via la célèbre Pierre-Bazanne, jusque vers le col de Baracuchet (1267m) à 12 km environ, côté Loire. Mais la neige balayée par le vent fait que l'enneigement y est très aléatoire.
Prenant toujours ses aises, il part sur le suc de Pégrol et le plateau des Egaux (spot renommé des snowkiters) jusqu'au col des Supeyres (1365m) côté Puy-de-Dôme à 8 km environ. Là, l'enneigement y est un peu plus constant.
Car en effet, la nature a séparé ces deux plateaux avec les sources de la rivière l'Ance qui s'écoule sur la haute vallée du même nom et Saint-Anthème (940m).
Au sud encore de Baracuchet, sur un territoire moins engagé, on peut aller sur le col des Limites (1157m, Loire/Puy-de-Dôme bien sûr) et au-delà sur une partie très boisée mais aux altitudes inférieures à 1200 m donc plus aléatoire en enneigement mais habitées.
Au sud des Supeyres par contre, on trouve la montagne des Allebasses (1428m maxi) et le domaine nordique des Crêtes du Forez, avec sur la pente est la station alpine de Saint-Anthème/Prabouré (1250/1380m). Mais là aussi on est sorti de la montagne engagé, on la sent plus rassurante.
En poursuivant notre ballade sur le sud, on trouve à 8km des Supeyres, le col des Pradeaux (1196m) et son barrage (à 2 km du col) qui l'hiver permet de se rêver dans le grand nord.
Enfin encore plus au sud, notre très modeste "petit Jura", avec des hameaux et de belles vues dans un environnement très nordique mais une altitude entre 1100 et 1200m. Une des deux parties skiables habitées, donc moins sauvage, de notre montagne, mais avec un enneigement ... qu'il ne faut pas rater quand il est là.
Enfin, sur l'ouest et le Puy-de-Dôme, servant de "rempart" à Pierre-sur-Haute, c'est plus une montagne aux pentes plus raides que découvre le voyageur arrivant par le côté auvergnat, une entité à part, une "presqu'île", la montagne de mont Thiallier (1558 m), qui domine la vallée du Livradois et la ville d'Ambert de 1000 m. Le Thiallier comme l'on dit communément est séparé du reste du massif par deux vallées glacières, celle du Fossat plus connue et des Reblats ; la première plus facilement accessible par le bas mais plus difficile par le haut et la seconde, paradis hivernal des randonneurs nordiques. Ces deux vallées prennent naissance à 1428 m d'altitude, au lieu dit la croix du Fossat, ligne de partage des eaux avec un ruisseau pour chacune et passage obligé de 10 m de large vers le Thiallier. Il est accessible côté Puy-de-Dôme au col de Chansert (1236m).
Pour résumé cet approche du massif, entre les cols du Béal au nord et des Supeyres au sud et en englobant le mont Thiallier, on a une montagne entre 1400 et 1600 m, plus difficile à appréhender et plus dangereuse.
De part et d'autre de ces cols, entre le Béal et la Loge ou les Supeyres et les Pradeaux, une montagne plus humaine, plus "sécurisante".
Si tous les cols sont des lieux de départ pour les randonneurs, celui des Supeyres de par sa situation et celui qui rassemble le plus de points positifs. En effet, si le temps est correct, il s'ouvre par un vaste plateau très accessible, au nord vers le massif de Pierre-sur-Haute ou celui du mont Thiallier et encore sur Pierre-Bazanne. Au sud toujours aussi accessible, sur la montagne des Allebasses et les Pradeaux, plus sécurisante et boisée lorsque le temps est mitigé. Le col des Supeyres possède en l'auberge des Gentianes un lieu très convivial où la "soupe" est à la hauteur de l'accueil, avec une aire juste à côté du chalet, dédiée au bivouac des plus timorées à s'éloigner en pleine nature. Le seul bémol pourrait venir de l'accès routier, mais lorsque l'on s'adresse à des skieurs ...
Le col du Béal serait presque semblable pour son ouverture accessible côté nord sur la Loge mais plus délicat avec un bon dénivelé pour aller sur Pierre-sur-Haute au sud et des pentes de part et d'autre réduisant les possibilités. Il possède également un excellent gîte et couverts.
Après, le plus accessible en terme routier est sans contexte celui des Pradeaux, placé sur une ancienne nationale, large et bien dégagée, sur l'axe Ambert/Montbrison. Il y a une bonne auberge et un gîte dans les locaux de location des skis du domaine nordique.
Sur un axe moins privilégié le col de la Loge ressemble un peu à celui des Pradeaux. Il possède aussi son gîte/auberge.
Le col de Chansert est le plus sauvage, la route est déneigée jusqu'à 1150 m d'altitude et après ne reste qu'à gravir les 400 m jusqu'au mont Thiallier, dans des pentes raides.
Merci à Philippe Gouttefarde pour sa contribution !
Crédits photos : Jacques Fayolle